L’ensemble subit de nombreuses modifications, notamment aux XVIème et au XIXème siècle.
Historique :
Chavannes et Sélignat sont les deux premiers villages de la vallée du Suran à figurer dans un document écrit, « le diplôme de Lothaire », en 852 ; celui-ci confirme qu’ils sont bien dans les possessions de l’Abbaye de Condat (Saint-Claude). L’origine la plus plausible du nom de « Chavannes » est latine et atteste l’existence de cabanes, chaumières à son emplacement.
L’existence d’un prieuré (qui sera ensuite uni en 1275 à celui de Coligny), et d’une paroisse est attestée en 1184 par Frédéric 1er (Barberousse) empereur du Saint Empire Romain Germanique (2ième de la dynastie des Hohenstaufen), mais leur création est sans doute bien plus ancienne. Cette première paroisse comprenait la chapelle de Lomont ainsi que celle d’Arnans qui fut ensuite constituée en paroisse autonome au XIIème siècle.
Cela rend plus que probable l’existence à Chavannes d’une première église paroissiale, certainement de style roman, dès le XIIème siècle, et en tous cas au XIIIème siècle.
Au XIème siècle les paroisses de la vallée passent sous l’autorité de l’archevêque de Lyon, mais l’abbaye de Saint-Claude conserve le droit de nommer le curé et de prélever les dîmes. Cet accord acquis non sans difficultés subsistera plusieurs siècles. A cette époque les églises paroissiales qui succèdent à de simples chapelles, sont construites selon des principes spécifiques : le chœur ou sanctuaire, partie consacrée de l’édifice, accessible au seul clergé, appartient à l’autorité ecclésiastique de tutelle (abbaye, évêché) et décimateur (celui qui perçoit la dîme) ; une sacristie, extérieure à l’édifice mais s’ouvrant sur le chœur peut y être accolée (une telle sacristie existe par exemple encore dans l’église de Châtillon sur Chalaronne) ; la nef appartient à la paroisse ; elle comprend, proche du porche d’entrée, un baptistère, en général muni d’un couvercle fermant à clef ; des chapelles privées dotées d’un autel et dédiées à un ou plusieurs saints peuvent, soit être installées à l’intérieur de l’église, soit venir s’accoler à l’extérieur de la nef au sud ou au nord ce qui nécessite l’accord de la paroisse pour qu’elle puisse s’ouvrir sur la nef. La construction et l’entretien des ces différentes parties reviennent à chacun des propriétaires et ne sont pas nécessairement coordonnées.
Vers la fin du Xème siècle apparaissent les sires de Coligny (Manassès en 974), « seigneurs du païs de Revermont » probables successeurs de comtes carolingiens. Leurs possessions connues sous le nom de « Manche de Coligny » sont mal connues mais certainement assez vastes puisqu’elles semblent s’étendre à l’est de la Bresse et jusqu’à la vallée de l’Ain, d’Orgelet et Saint-Laurent la Roche au nord, jusqu’au Rhône au sud, si l’on se fie à la carte de Dubouchet datant du XVIIème siècle (1650). C’est donc sur les territoires des sires de Coligny et sous leur protection que s’installe au Xème et XIème siècles le prieuré et que se constitue la paroisse de Chavannes.
Avec le déclin des seigneurs de Coligny, l’Abbaye de Gigny est finalement placée sous la protection d’Etienne de Chalon, comte de Bourgogne en 1191, date qui marque l’arrivée de la maison des Chalon (plus précisément de la branche des Chalon-Auxerre) dans la vallée du Suran où elle demeurera pendant plusieurs siècles. L’abbaye cède alors ses droits sur de nombreux villages ou hameaux dont Montfleur, Pont des vents, Saint-Pierre, Pouillat, Laserra et Samonat. Puis, Jean de Chalon (dit l’Antique) fils d’Etienne de Chalon, conclut en 1251 avec l’abbé de St-Claude, Hubert de Buenc, un accord cédant au comte les terres de Chavannes en échange de sa protection sur le prieuré. Dès lors, la limite entre les zones d’influence de la maison de Savoie et des Comtes de Bourgogne est fixée. Pour cinq siècles, elle fait de Chavannes une ville frontière (frontière qui ne fut d’ailleurs matérialisée par un bornage qu’en 1612). Il faut enfin préciser qu’aussi bien le comté de Savoie que la Franche-Comté, après avoir fait partie du Royaume de Bourgogne (qui s’étendait, à l’est de la Saône et du cours inférieur du Rhône, des Vosges jusqu’à la Provence) jusqu’à sa disparition après la mort de Rodolphe III en 1032, se sont naturellement intégrées au saint Empire Romain-Germanique (l’abbé de Saint-Claude lui-même a le rang de prince d’empire ; il porte en outre l’anneau et la mitre ce qui lui confère également le rang d’évêque).
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